Étudier, mais à quel prix ?
27 Août 2025
Quand le coût des études dicte les rêves de nos enfants
Une inflation silencieuse : le prix des études explose
HEC vient de franchir un cap symbolique : plus de 70 000 € pour une scolarité. Ce chiffre, vertigineux, illustre une tendance générale dans l’enseignement supérieur français : en quinze ans, les grandes écoles ont doublé leurs tarifs. Et ce n’est pas un cas isolé. Même les cursus publics voient leurs frais annexes grimper (logement, matériel, mobilité internationale...).
Quand on n’est pas riche : les solutions… et leurs limites
Pour les familles modestes ou de classe moyenne, financer les études devient un véritable parcours du combattant. Et si des solutions existent, elles sont souvent imparfaites :
- L’aide familiale repose sur la solidarité, mais elle est inégalement répartie. Certaines familles peuvent aider, d’autres non. Et quand il y a plusieurs enfants, les ressources se divisent vite. Parfois, soutenir un enfant dans ses études revient à fragiliser l’équilibre financier du foyer.
- Les bourses sont précieuses, mais trop souvent conditionnées à des critères sociaux ou académiques stricts. Elles ne couvrent généralement qu’une partie des frais, et ne prennent pas en compte les dépenses annexes comme le logement, les transports ou la vie quotidienne.
- Le prêt bancaire est la solution la plus répandue… et la plus insidieuse.
Derrière sa promesse d’accessibilité se cache une réalité plus dure :
Le jeune s’endette avant même son premier salaire.
Il commence sa vie professionnelle en négatif, avec une dette à rembourser sur plusieurs années.
Cela peut l’obliger à accepter un emploi par défaut, non pas par envie ou vocation, mais pour honorer ses mensualités.
Ses propres projets — entreprendre, voyager, se former autrement — sont souvent postposés, mis en attente, voire abandonnés.
Et dans certains cas, cette pression financière peut peser sur sa santé mentale ou sa motivation.
- L’alternance est une solution intéressante, qui permet de financer ses études tout en acquérant une première expérience professionnelle.
Mais elle n’est pas accessible à tous : certaines filières ne proposent pas d’alternance, les places sont limitées et très demandées, et le rythme travail/études peut être si intense qu’il laisse peu de place à l’épanouissement ou à la réflexion sur son avenir.
Ce système crée une forme de sélection économique déguisée : on ne choisit plus ses études en fonction de ses rêves, mais en fonction de ce qu’on peut se permettre. Et ça, c’est un vrai problème dans une société qui valorise la quête de sens et l’épanouissement personnel.
Étudier par défaut : une génération privée de sens
Dans un monde où l’on parle de passion, de vocation, de quête de sens… il est paradoxal que l’accès aux études soit dicté par des considérations financières. Choisir un métier devrait être un acte de liberté, pas une contrainte économique. Et pourtant, combien de jeunes se retrouvent dans des filières qu’ils n’ont pas choisies, simplement parce qu’elles étaient “possibles” ?
Anticiper, c’est offrir le choix
Et si la clé était là : anticiper.
Préparer les études 10 ou 15 ans à l’avance, c’est offrir à son enfant le luxe du choix. Même de petites sommes mises de côté régulièrement peuvent faire une vraie différence.
Et si, en plus, on peut actionner certains leviers (quand c’est possible), c’est encore mieux.
Et si l’enfant ne les utilise pas pour étudier ?
Il pourra entreprendre, voyager, se former autrement.
Ce n’est pas une dépense.
C’est une liberté qu’on offre.
Anticiper, c’est investir dans les rêves, pas seulement dans les diplômes.
Investir dans les rêves, pas dans les regrets
L’éducation ne devrait pas être un luxe. Elle devrait être un droit, une chance, un tremplin.
Mais aujourd’hui, trop de jeunes commencent leur vie avec une dette, une contrainte, une frustration.
Et trop de parents se retrouvent à devoir choisir entre soutenir les rêves de leurs enfants… ou préserver l’équilibre familial.
Anticiper, c’est refuser ce dilemme.
C’est dire : “Je ne sais pas ce que tu choisiras demain, mais je veux que tu puisses choisir.”
Dans un monde qui valorise la liberté, le sens et l’audace, offrir à son enfant la possibilité de rêver grand, c’est peut-être le plus bel acte d’amour et de transmission.
Alors, si on commençait à en parler autrement ?
Pas comme une dépense.
Mais comme un investissement dans la liberté.